PARIS 6e — Musée Delacroix
Je n’affectionne pas particulièrement l’œuvre de Delacroix mais j’adore son musée à l’ombre de la plus romantique place de mon quartier préféré ; une adresse confidentielle et un peu secrète ou il fait bon flâner au gré des pièces et réver loin du bruit dans le petit jardin.
Il occupe les murs de l’appartement que Delacroix loue de 1857 jusqu’à sa mort le 13 août 1863.
En 1856, malade, il ne peut plus faire le chemin de son atelier de la rue Notre Dame de Lorette à l’église Saint-Sulpice ou se trouve son dernier chantier, la décoration de la chapelle des Saints Anges. Son ami et marchand de couleurs, restaurateur de tableaux Étienne Haro, sur relation, lui indique l’appartement et l’atelier à louer de la rue Furstenberg. L’ensemble lui convient et après quelques travaux Eugéne Delacroix peut y emménager le 28 septembre 1857. Il est très heureux, il trouve l’appartement clair et calme et l’atelier dans le petit jardin lui donne beaucoup de plaisir. Il y vit et y travaille jusqu’à sa mort en 1863.
Jusqu’au début du 20e siècle, les locataires se succèdent dans l’appartement de l’artiste, mais brusquement le propriétaire décide de détruire l’atelier au profit d’un projet immobilier. Le lieu est connu dans le milieu artistique et des peintres comme Maurice Denis et Paul Signac, les historiens de Delacroix ainsi qu’un amateur d’art le docteur Viau se mobilisent afin de conserver ce lieu de mémoire et ont l’idée de créer en 1929 la Société des amis d’Eugéne Delacroix, tout cela pour devenir locataire de l’atelier et ensuite de l’appartement.
La Société est reconnue d’utilité publique en 1934 et se donne une ligne directive “Assurer l’existence et l’entretien et de mieux faire connaître l’œuvre d’Eugéne Delacroix". A partir de 1932, on organise des expostions, des concerts et des conférences, on achéte aussi des œuvres de l’artiste.
En 1952, alerte de nouveau, les propriétaires veulent vendre l’ensemble immobilier. Mais grâce à la vente de ses collections, la Société achéte l’appartement, l’atelier et le jardin. Elle en fait don à l’État en 1959, a charge pour lui de créér un musée.
En 1971 le musée devient Musée national, et en 1991, les façades, les toitures de l’immeuble ainsi que le sol du jardin et de l’atelier sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.
En 1992, l’État achéte l’appartement mitoyen pour en faire un espace accueil ainsi qu’une salle d’information.
Le jardin a été rénové en 2012 et il en avait bien besoin, c'est un hâvre de paix ou le fantôme d'Eugène vient parfois s'assoir pour humer les odeurs de la ville.
Voilà pour l’historique, parlons du musée proprement dit. J’aime flaner dans ces pièces au cachet désuet et d’une autre époque parmi les peintures, lithos, authographes, photos où l'on voit l’artiste s’intéresser vivement à ce nouveau support et art et bien sûr pas mal de ses objets personnels. Une atmosphère tranquille loin de la foule permet de s’attarder sur l’œuvre qu’elle soit religieuse comme la Madeleine au désert ou profane comme les portraits et autoportraits. On peut aussi contempler les trois uniques essais de fresque que l’artiste réalise à Valmont en 1834.
Le bel Eugène en peinture et en photos
Tous les ans le musée enrichit sa collection grâce au soutien des Amis. Ce sont des manuscrits mais aussi des eaux-fortes, des lithos, des peintures de l'artiste mais aussi des œuvres de son entourage.
Des expositions temporaires réussies ont lieu régulièrement.
6, rue de Furstenberg, 75006 Paris - tél. 01 44 41 86 50
Ouvert tous les jours sauf mardi de 9h30 à 17h.
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