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PARIS - MUSÉES - MAM de la ville de Paris

 

La naissance d’un musée ne se fait pas en quelques jours ou quelques mois, voir quelques années. La gestation est parfois longue et douloureuse, le mam en est un vivant exemple !

 

 

Il occupe la moitié du palais de Tokyo, l'autre, appartenant à l'état est dédié à l'art contemporain du 21e siècle. L'ensemble fut édifié à l'occasion de l’exposition internationale de 1937 pour finalement être inauguré en 1961. Il illustre parfaitement les grands courants artistiques du 20e siècle.

Entre les deux guerres du siècle dernier, la scène artistique contemporaine disposait de peu d’endroits pour s'exposer. Le musée du Luxembourg et le musée de la ville de Paris, qui à l’époque se trouvait dans les locaux insuffisants et mal adaptés du Petit Palais. 

Au moment ou naissait la muséologie, l’art contemporain souffrait de ne pas avoir un musée qui lui serait dédié !

 

https://static.blog4ever.com/2012/11/719673/AVT_Louis-Hautecoeur_1178.jpeghttps://static.blog4ever.com/2012/11/719673/Raymond_Escholier_1923_5061702.jpg 
Louis Hautecœurt et Raymond Eschollier.


Deux hommes, Louis Hautecœur, directeur du musée du Luxembourg, mais aussi historien d'art et passionné d'architecture et Raymond Eschollier, conservateur du Petit Palais sont décidés d’unir leurs idées et leurs courages pour donner à Paris un véritable musée d’art moderne avec comme point de départ le noyau des « collections modernes » du Petit Palais.
Depuis longtemps, la ville de Paris souhaitait séparer les collections du Petit Palais, peintures des 19e et 20e pour créer un musée dédié à l'art uniquement du 20e siècle. Parallélement, l'Etat lui aussi voulait rassembler en un seul lieu, les collections des musées du Luxembourg et du Jeu de Paume pour offrir une vitrine plus spécifique et élargie sur l'art contemporain, un musée national d'art moderne.  

 

 

 

D'un côté, la Ville de Paris, de l'autre L'état, mais malgré des différents tout  ce beau monde cogita sérieusement et va avoir une idée géniale, la Ville va proposer sa candidature à l'Exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne, ce sera la première que la France inaugure et ce sera le dernier évènement de ce genre à avoir lieu à Paris. L'astuce consiste à créer un bâtiment  pour ensuite après l’exposition le récupérer pour créer les deux musées.

 

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L'exposition regroupera plus de quarante nations du 25 mai au 25 novembre 1937 et s'installera principalement sur le Champ-de-Mars et les jardins du Trocadéro mais l'espace étant trop juste c'est jusqu'au pont de l'Alma que les nations participantes implanteront leurs pavillons.
Pour la France, le terrain se trouva facilement, l'Etat était propriétaire d'une vaste étendue occupée par la Manufacture des tapis de la Savonnerie qui avait déménagé pour rejoindre celle des Gobelins puis avait été squatté par la manutention militaire et l'ambassade de Pologne. On fit déguerpir manu militari les beaux uniformes, on déplaça l'ambassadeur et on lanca le projet pour cette fameuse Exposition internationale.

 

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Rien que trois cents architectes planchèrent dont Le Corbusier et Mallet-Steven mais manque de bol ce fut le projet « Clarté » qui fut retenu. C’était le travail groupé de quatre potes, Dondel, Aubert, Viard et Dastuge répondant le mieux aux critères de l’époque, on est en plein Art déco, une belle sobriété classique, deux grands bâtiments, qui seront reliés par un somptueux péristyle avec vue sur la Dame de fer ! Des grandes ouvertures sur la Seine et utilisant harmonieusement le dénivelé du terrain.

 

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Photos d'époque. En haut le détail de la frise, une allégorie à la gloire des arts d'Alfred Janiot
à côté perspective sur la pièce d'eau.
En dessous La femme maure d'Anna Quinquaud,  à côté "La nymphe allongée de Guénot dans un piteux état  !

 

Le Palais des musées d'art moderne est inauguré le 24 mai 1937 par le président Lebrun et abritera durant toute sa durée une rétrospective de l'art français depuis le moyen-âge. C'est un magnifique ensemble aux façades de pierres blanches animées par un grand bas-relief, des escaliers extérieurs descendant sur la Seine, une grande pièce d’eau bordée de centaures et naïades (aujourd'hui, la plupart des statues ont disparu seules les naïades sont toujours là mais en piteux état comme l'ensemble en bordure de Seine).

 

 

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Les portes monumentales en bronze réalisées par le ferronnier Szabo décorées avec des hauts reliefs signés

 Gabriel Forestier.

 

Deux immenses portes en bronze pour fermer chacun des deux bâtiments, et pour animer le centre du parvis haut la sculpture d’Antoine Bourdelle, “Le génie de la France”. Il faut dire que l'ensemble en "jette" comme on dit dans certains milieux!

 

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Bourdelle et Grace Christie qui servit de modèle pour la sculpture "La France" bronze de 9 m de haut.

 
L’exposition eut un très grand succès en s’achevant le 25 novembre,  quarante quatre nations y participèrent et trente et un millions de visiteurs la parcoururent. petit détail et grande importance, Guernica le chef-d'œuvre de Picasso fut exposé dans le pavillon espagnol. Le bilo bilan fut positif ce qui permit avec la cagnotte d’acquérir des œuvres remarquables comme “La danse” de Matisse, “Le nu dans le bain” et “Le jardin” de Bonnard, “L’équipe de Cardiff” de Delaunay, “La rivière” de Derain, “Les disques” de Léger et bien d’autres venant grossir le noyau du Petit Palais.

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Delaunay, Bonnard et Derain les premiers achats !
 

Il fallut aussi compter sur la générosité des collectionneurs comme Ambroise Vollard, Mathilde Amos et Emanuelle Sarmiento qui permirent d'augmenter généreusement la base pour avoir au final un fond tout à fait honorable et très diversifié.

L’entrée en guerre du pays stoppa le déplacement des œuvres du Petit Palais au Palais de Tokyo lequel servit pendant l’occupation de magasin pour entreposer les biens juifs dérobés par les nazis.
Après la sortie de la guerre, le projet fut de nouveau réexaminé et on s’occupa enfin du palais de Tokyo pour entreprendre des travaux afin de donner au rez-de-chaussée un espace digne d’accueillir les collections d’art moderne toujours en attente au Petit Palais. Un legs important celui de Girardin viendra augmenter les collections.

Enfin, le musée est prêt à démarrer ! Mais il faudra attendre le 6 juillet 1961 pour qu'ilsoit enfin inauguré. Fin de l'histoire, début d'une autre !

 

 

En 1964, date importante, l’immense fresque de Raoul Dufy, “La fée électricité” est installée dans la grande salle d’honneur.
Il faut garder en mémoire qu'un musée est un lieu vivant, non figé comme dans les siècles passés, il est toujours remis en cause dans sa conception et destination, toujours soumis à des réaménagements pour trouver de nouveaux volumes et d’espaces pour les nouvelles acquisitions et les expositions temporaires.  C’est le cas en 1993 ou on réhabilita une énième fois l’édifice pour créer la salle Matisse afin de pouvoir accueillir et confronter “La danse de Paris” et “La danse inachevée” deux triptyques qui ont fait la réputation du lieu.

 

  

 

Jusqu'à la naissance du Centre Pompidou c'est le musée qui raconte l’histoire du 20e siècle à travers tous les mouvements artistiques qui l'a traversé. Les accrochages sont revus tous les deux ans et actuellement c'est un parcours qui se fait par deux circuits, le premier est  celui de l'art moderne du début du 20e jusque dans les années 60  et le circuit de l'art contemporain qui prend la suite pour finir jusqu'à nos jours…

 

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Une salle avec Metzinger et ses potes.

 

Le circuit de l'art moderne démarre avec le Fauvisme puis on passe au Cubisme pour ensuite trouver L’expressionnisme, un bref passage par l’École de Paris, bien évidemment les surréalistes et l'Abstraction lyrique des années 50.

 

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Une autre salle…

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La salle 13.

 

Le deuxième circuit, celui de l'art contemporain avec les nouveaux réalistes, la joyeuse bande des niçois, c'est ma salle préférée, la 13, elle porte chance ! Ensuite Support/Surface, puis, plus loin les allemands artistes engagés comme Richter et Baselitz, mon ami le baron est parmis eux avec deux œuvres.

 

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Débats, projections, deux expositions annuelles, temporaires et monographiques ou sur des thèmes d’actualité donnant souvent la parole aux jeunes talents à travers des supports divers comme les installations, les vidéos ou la photographie permettent aux visiteurs de s’informer sur les tendances actuelles de la création artistique internationale mais toujours lisibles par tout public.

 


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Fontana, Haring, Lupertz et Almtj mes derniers coups de cœur.

 

Au fil des ans j'ai adoré depuis Kandinsky en 1972, Tapiès l'année suivante et Mirò en 74. L'un de mes préférés, Alechinsky du fameux groupe COBRA que l'on retrouve dans les collections permanentes, César c'était en 1975, Monory en 84, vu dernièrement à Landerneau, Calder et ses mobiles en tout genres en 96. Au siècle suivant ce fut aussi pas mal du tout Morandini en 2002, Picabia en 2003 pui Chirico en 2009, Basquiat en 2011, Keith Harring en 2013, Almetdj en 2014 et le dernier Lupertz en 2015 !

 

Pour la petite histoire 

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« En 1942, cinq ans après l’inauguration du bâtiment pour l’Exposition internationale de 1937, les premières images de "Donne-moi tes yeux" de Sacha Guitry montrent combien l’actuel Musée d’art moderne de la Ville de Paris est déjà un haut lieu de la vie artistique parisienne. Deux jeunes femmes gravissent les marches depuis la paisible avenue qui bordait alors la Seine, passent devant les reliefs monumentaux de Janniot pour entrer visiter ce qui était alors un salon d’artistes vivants. En voix off, Guitry nous présente les peintres et sculpteurs de ce temps, « les gloires éternelles de la France ». La caméra parcourt les salles basses où les artistes viennent eux-mêmes apporter leurs œuvres sous le regard vigilant et bienveillant d’un gardien.»


Fabrice Hergott, Directeur du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est l’un des musées d’art moderne et contemporain les plus réputés et c’est l’un de mes préférés, c'est aussi l'un des quatorze musées de la ville de Paris avec accès gratuit à la collection permanente.

Longue vie au musée d’art moderne de la ville de Paris !.

 

11, avenue du Président-Wilson, 75016 Paris - Tél. 01 53 67 40 00

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h - Fermé les jours fériés

 

 

 



21/08/2015
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