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AUVERS-SUR-OISE - Maison de Van Gogh - Auberge Ravoux

LE TEMPS N'A PAS BOUGÉ OU PRESQUE DEPUIS CE LUGUBRE 27 JUILLET 1890,
VINCENT EST PARTI REJOINDRE SES SOLEILS.

 

 

 

Ici tout rappelle les 70 jours ou tu y a vécu dans la misère et l'incompréhension pour 3,50 francs pension complète. Le zinc est encore plus patiné mais les suspensions sont aujourd'hui électriques. Le carrelage résonne encore de tes pas et les flacons d'un autre âge sommeillent sur les étagères en attendant ton fantôme. 

 

 

L'auberge Ravoux du temps de Vincent, à gauche monsieur Ravoux et debout Adeline la fille.

 

Toi qui n'avait pas 3 sous pour acheter des toiles et qui en douce piquait les torchons de la cuisine pour tes chefs-d'œuvre en devenir, plus de 70 sorti de toi durant ce énième séjour parmi nous. Toi qui avais brinquebalé tes 37 ans de détresse dans 37 gîtes de misère à travers cette Europe qui t'ignorai.

Toi l'incompris qui avait tout compris de cette lumière que tu pourchassait inlassablement la traquant à tout moment et à toute heure. 

 

 

 

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Au-dessus, les deux tombes de Vincent et de son frère Théo à Auvers-sur-Oise.

                

L'enterrement de Van Gogh par Émile Bernard - 1 : Théo son frère, 2 : Charles Laval, 3 : André Bongert, 4 : Lucien Pissarro, 5 : Emile Bernard, 6 : Lauzet peintre, 7 : Le père Tanguy, 8 : le père Ravoux,  9 : le docteur Gachet. 

 

 

Tu es peinard dans ce cimetière tout au bout du chemin avec ces champs de blés qui n'ondulent plus sous le ciel d'azur. Les corbeaux se sont barrés depuis belle lurette. Le lierre est ton manteau et ton frère te tient compagnie pour une amitié sans fin.

 

 

Portrait de Vincent par Russel     Vincent à 18 ans                                Autoportrait

 

 

Ta chambre n° 5 sous les toits est toujours là, toujours aussi minuscule avec ses 7m2, toujours aussi sombre avec sa lucarne, déserte et immobile seule une chaise marque le silence de sa paille fatiguée. 

 

 

 

Sais-tu Vincent que des touristes du monde entier la visite avec recueillement et souvent la larme au coin de l'œil prête à s'échapper ? Des émotions et des souvenirs emplissent l'espace et dégringolent l'escalier.

 

 

 

 

L'auberge est toujours là, l'heure s'y prête et le déjeuner s'impose. Le père Ravoux n'est plus aux cuisines mais un menu lui est dédié. Point de potage Vincent ou de tarte en forme d'oreille, on a quand même la délicatesse de les oublier. Les plats sont intemporels avec un petit air "vintage" du côté du 19e siècle. 

La terrine de canard aux pistaches est généreuse et présentée dans une énorme terrine. C'est délicieux et Vincent aurait aimé. Déjà certaines petites madames calent et ignorent ce qui les attends ! Pour la suite ce peut être le gigot non pas de 7 heures ni du père Ravoux mais très savoureux toujours dans une cocotte.

 

 

  

La viande est paraît-il savoureuse et bien parfumée au romarin, juste ce qu'il faut ! pour accompagner un gratin dauphinois parfait. Pour les autres comme moi, c'est de moëlleux filets de hareng et saumon marinés dans une immense jatte, on se sert allègrement, un plat du nord, un waterzoi, Vincent tu aurais aimé. On peut la redemander, le serveur est aux anges !

 

 

Le dessert est un peu et même beaucoup roboratif, certains attaquent le craquelin Ravoux aux fruits de saison d'un air à en découdre ! Grand bien leur fasse, dommage, la pâte est trop épaisse, trop dure mais la garniture sauve la mise. Une crème des plus suave balance l'acidité des fraises parfumées ! Dis Vincent, le père Ravoux te servait la même chose ? Pour accompagner ce menu un verre de rosé  de Bandol et un verre de Graves plus que correct.

Le service est d'jeun, empressé sans être trop dans l'envolée. Il est toujours 10h à la pendule et certainement que Vincent va revenir avec son chevalet et ses toiles en bandoulière. Dehors, un guéridon avec une fillette de vin rouge et deux verres n'attendent plus que lui.

 

 

 

Un fantôme roux nous a suivi toute la journée. Oui Vincent tu es bien un homme de passions ! 

 

 
Auberge Ravoux - Maison de Van Gogh, place de la mairie, 95430 Auvers-sur-Oise - Tél. +33 (0)1 30 36 60 60


12/12/2015
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