DIJON LA BELLE BOURGUIGNONNE
QUAND JE PENSE À DIJON, LA MOUTARDE
EST LOIN DE ME MONTER AU NEZ !
Dijon l’épicurienne, il n’y a pas que Maille qui lui aille ! Lui vont très bien aussi le
blanc-cassis devenu kir, le pain d’épice et le chocolat Lanvin parti depuis sous d’autres cieux mais dont le célèbre “Je suis fou… du chocolat Lanvin” à fait le tour du monde ! Dijon une ville qui, le temps d'un week-end, vous mettra du soleil dans les neurones !
Au cœur de La route des grands crus, une ville ou il y fait bon vivre et ou jouer le touriste est un régal ! Dès le matin, on part avec ses baskets aux pieds arpenter la ville ancienne, le midi on fait la pause à une terrasse pour profiter du soleil, l’après-midi on se cultive dans un des nombreux musées gratuits et le soir, ouf, on troque ses baskets contre ses Louboutins pour un moment de grande gastronomie et la ville n’est pas en manque ! Bref le paradis du tourisme !
Moi çà me va !
Juste quelques mots pour ne pas être idiot. Bien sûr elle n’est pas née d’hier !
Jusqu’au 5e siècle, les Lingons, peuple celte, vivent sur un immense territoire qui couvre la Champagne, la Bourgogne et la Franche-Comté. L’invasion romaine en fait fuir une grande partie dans la direction inverse et c’est vers la région de Ferrare qu’ils iront vivre peinards.
La Dijon celtique, c’est Divio, mais comme les celtes ne construisent qu’en bois, on n’a aucune trace d’édifice de leur cité. Avec les romains on en sait un peu plus, c’est peut être un castrum selon certains, et selon Grégoire de Tours un divionensis castrum, un marché sacré pour parler simplement.
Quelques restes dont une tour du castrum et quelques morceaux de murs de l’enceinte de la ville. Début 11e siècle, la ville intègre le duché de Bourgogne et en devient la capitale. Le duc Robert va installer la lignée des capétiens dans la ville pour y régner durant trois siècles.
Un palais, une tour…
Une place à l'ours célèbre…
Malheureusement comme toutes les villes de l’époque, le bois prédomine dans la construction et les incendies dont celui de 1137 va complètement détruire la cité. Les ducs vont en profiter pour reconstruire une cité beaucoup plus importante que la précédente avec comme il se doit un magnifique palais toujours là, pour y couler des jours plus ou moins heureux. Un canal, bien sûr de Bourgogne traverse la ville enserrée par une ceinture de boulevards dont six beaux espaces verts oxygène le tout.
Moi çà me va !
La fameuse place au 18e siècle et des bâtiments Art déco.
Le théâtre reconstruit au 19e, le cousin de celui de Bordeaux.
De très beaux hôtels particuliers des 17 et 18e siècles dont Gabriel en a été souvent l’architecte, quant à Jules Hardouin-Mansart il s’est approprié l’espace devant l’ancien palais des ducs de Bourgogne en créant une splendide place en demi-cercle dans le plus pur style en vogue.
Moi, çà me va !
On marche les yeux dans le ciel et soudain on tombe en arrêt devant une maison du 17e avec pas moins de 12 statues pour se la jouer cariatides !
Plus loin avant de pénétrer rue de la Chouette, on admire la vue sur le chevet de l’église Notre-Dame, mais la chouette elle est où ? devinez ? On fait le tour et au passage on passe la main sur la petite chouette sculptée dans une pierre du mur.
Moi çà me va !
La façade du 13e de l’église est très intéressante dans le style gothique bourguignon mais dommage on n’a guère de recul. Une visite s’impose. En sortant, nos pas nous mènent vers l’Hôtel de Voguë, un hôtel parlementaire comme on les aime, un joli toit de tuiles vernissées, la ville raffole et en a fait sa spécialité !
Moi çà me va !
Quelques pas plus loin, place des Ducs-de-Bourgogne une belle façade gothique nous interpelle, c’est la Salle des gardes dominée par la tour de Philippe le Bon. Nous voilà rue des Forges, pour moi la plus belle rue de la ville avec l’hôtel Moret-Sauvegrain du 15e siècle.
On pourrait dire qu’elle a été une belle endormie comme beaucoup de ses soeurs provinciales, mais l’ancienne capitale des ducs de Bourgogne a plus d’un tours dans son pot de moutarde.
Grand bien lui a pris, elle s'est équipée comme les grandes d’un tramway, grand chantier et mise en service depuis peu. La belle a fait aussi de gros efforts pour attirer les touristes et elle a su très bien y faire. En premier son “parcours de la chouette” circuit piéton de 22 étapes permettant au touriste de partir à la découverte de la ville et ainsi de remonter l’histoire de la cité.
Moi çà me va !
Les voitures ont désertées le centre, les rues sont piétonnes pour le bonheur des promeneurs et la fameuse place de la Libération petit bijou du 18e siècle avec en face le palais des ducs et de la tour Philippe le Bon retrouve son charme oublié. Des terrasses pour y déguster le fameux kir, des jets d’eaux pour le murmure apaisant et aussi pour les enfants qui adorent s’y éclabousser.
Moi çà me va !
La Halle par Eiffel un enfant du pays et la porte Guillaume du 18e construite sur les bases d'une ancienne porte du mur d'enceinte du 12e siècle.
Dijon c’est aussi des quartiers “haussmaniens" comme la place Darcy et les rues environnantes faites d’immeubles imposants et bien alignés, des halles construites par l’entreprise Eiffel (Gustave est né à Dijon) et ses bons restaurants environnants, la porte Guillaume du 18e ouvrant la voie de la commerçante rue de la Liberté.
Un autre jour c'est "journée musée" et ici on a de quoi ! Tout d'abord le splendide musée des beaux-arts dans l'ancien palais des ducs mais aussi l'un des plus riches et plus importants de France.
Une fameuse collection égyptienne avec 11 des mille portraits du Fayoum datant du début de notre ère. Emouvant et unique témoignage de la population de l'époque.
Très belle collection de primitif flamands, suisse et allemands, le sublime Retable de la crucifixion de Baerze peut vous arracher quelques larmes, moi, j'ai adoré.
Une splendide salle pour les œuvres du 15e au 17e ou Le Titien, Véronèse et Rubens font amis-amis avec De La Tour, Greuze et Philippe de Champaigne, des drapés, des chairs en veux-tu en voilà, pour moi c'est à petite dose !
Ce qui devient intéressant commence avec les salles du 19 et 20e siècles, là c'est la profusion et la qualité avec les incontournables "Impressionnistes" mais aussi Odilon Redon, Courbet et Géricaud.
Enfin cerise sur le gâteau avec la collection d'art moderne de la donation Granville. L'Ecole de Paris très bien représentée avec Nicolas de Stael, Le Moal, Messagier, Veira da Silva, Manessier et les autres… Sans oublier les cubistes Braque et Gris, un excellent panorama de la peinture du 20e siècle.
Mais aussi un riche département d'art graphique allant de Poussin à Modigliani et tant d'autres, un régal pour les yeux.
Dans la même rue un décor et la bannière du musée.
En sortant, on se pose à l'une des terrasses de la superbe place puis tranquillement, quelques centaines de mètres plus loin c'est le musée Magnin du nom de ses proprio dans l'un des plus beaux hôtels du 17e de la ville, le frère Maurice et la sœur Jeanne collectionneurs avertis léguèrent à la ville le contenu et le contenant.
Leur collection acquise uniquement dans des ventes publiques offre un large panel des différents courants artistiques de l'époque par des représentants peu connus.
Quand on pénètre dans l'hôtel on a l'impression d'une demeure habitée ou l'hôte va d'un instant à l'autre venir vous accueillir. Toutes les pièces sont restées dans l'état et c'est avec délice que l'on passe d'un salon à une chambre à coucher. On admire le galbe d'une commode ou la délicatesse d'une tapisserie. Deux heures à flâner, à humer un passé soupoudré de nostalgie et on ressort dans le 21e siècle un peu désorienté de quitter un tel lieu.
Et hop on repart vers une nouvelle destination dans l'aprés-midi, direction musée de la vie bourguignonne dans d'autres vies il fut un couvent de bernardines puis un orphelinat de jeunes filles pour ensuite être transformé en école d'infirmière, le décor n'a pas changé, pur jus du siècle passé ! Passionnante visite ou l'on peut déambuler entre autre dans une rue reconstituée d'une dizaine de véritables boutiques héritage d'un passé pas si lointain et pourtant complètement désuet !
Un parcours passionnant, dont une rue a été reconstituée avec une dizaine de véritables boutiques des années 50-60, nostalgie, nostalgie ! L'église du monastère elle est devenu le musée d'Art sacré.
Un patrimoine architectural très riche fait de la ville une page d’histoire à ciel ouvert. Quand je pense à Dijon, la moutarde est loin de me monter au nez !
Le temps d'un week-end c'est un émerveillement pour les yeux et aussi les papilles !
Moi çà me va !
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