ICI, LÀ ET AILLEURS

Ce pourrait être un énorme nuage mousseux glissant tranquillement dans un ciel de verdure mais c'est un gigantesque vaisseau aux voiles de verre posé à jamais sur un ersatz d'océan.

Fait surtout de verre mais aussi de bois de béton et d'acier concrétisant un chef-d'œuvre d'architecture, d'ingéniosité et de prouesses techniques voguant toutes voiles dehors vers des bonheurs insoupçonnés.

 

Autant l'extérieur est baroque, lyrique, autant l'intérieur est sobre, rationnel et surtout au service de l'art par de grandes salles rigoureuses et nettes pour mettre en valeur la collection d'art contemporain de Bernard Arnault.

❶ Une des onze galeries. 

❷ Une œuvre de Maurizio Cattelan Charlie don't surf, échec et souffrance à l'école.

❸ Une gigantesque sculpture de Thomas Schütte,  L'homme dans la boue.

❹ Double projection vidéo de Ed Atkins, durant 24 minutes une méditation sur l'amour et la mort entre deux têtes coupées, celle de Ed, modélisée en images de synthèse.

❺ Une sculpture de Giacometti à l'entrée de la salle qui lui est consacrée.

C'est du beau comme chacun l'entend, de l'étourdissant, du curieux, de l'interrogatif qui vous laisse parfois dubitatif mais n'est-ce pas le propre de l'art ?

Contrairement au Guggenheim de Bilbao conçu lui aussi par Gehry ou la lumière changeante joue sur le titane, ici elle pénétre par douze immenses voiles de verre pour donner des effets surprenants et éphémères se jouant du temps.

  
Une pause vidéo à un niveau et le hall d'accueil avec la Rose de Isa Genzken, " L'art, il faut que ça fasse mal" dit-elle !

Des terrasses pareilles à des ponts offrent une vision époustouflante sur les alentours. C'est une architecture puissante, audacieuse mais aussi pleine de poésie aux perspectives innovantes et magiques. 

Et dans le petit escalier qui n'en finit pas de monter…

   
Une des terrasses avec le sarcophage minéral, végétal et animal imaginé par Adrian Villar Rojas.

Une autre terrasse réalisée en plaque de béton filé  et l'armature de bois et d'acier d'une des voiles.

Comme à Bilbao ou l'eau à son importance il en est de même ici aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur moins impressionnant que chez sa cousine mais plus osé et déroutant.

 Une drôle de rivière intérieure bordée de 43 colonnes triangulaires alignées par l'Islandais Olafur Eliasson
dans un jeu étonnant de miroirs et de perspectives à vous donner le tournis.

A l'extérieur le plan d'eau se la coule douce avec jeux de jets, plage et fauteuils pour se reposer après une visite trépidante.

La Fondation Vuitton c'est 12 voiles d'une superficie de 13 500 m², 19 000 plaques de béton blanc filé pour une surface totale de 7 000 m². Onze galeries occupent 3 850 m² pour flâner à travers les ponts et les quatre terrasses. Un auditorium impressionnant de 1 000 places pour des concerts très privés et prisés.

Evidemment un restaurant pour des nourritures terrestres le temps entre les deux collections de poser ses fesses dans un décor minimaliste sauf dans l'assiette. 

  
Le restaurant Le Franck pareil à un bocal ou évoluent les poissons éclairages de Gehry. Les malles de Vuitton pour partir en voyage  et un mobilier un peu raide aux entournures de Wilmotte. 

En bref, une belle journée riche en surprises, en découverte et en coups de cœurs mais aussi il faut le dire avec quelques déceptions.