ICI, LÀ ET AILLEURS

LE BEAU RÊVE AMÉRICAIN EN PREND UNE SACRÉE CLAQUE !  SI VOUS CHERCHEZ LA JOIE DE VIVRE, PASSEZ VOTRE CHEMIN, ALLEZ PLUTÔT FAIRE UN TOUR CHEZ LES IMPRESSIONNISTES.

On ne présente plus Hopper, en France on en raffole et à juste titre. Pour la première rétrospective française le Grand Palais à ouvert grand ses portes et ses étages pour accrocher la centaine d'œuvres venues tout droit de l'autre côté de l'Atlantique.

Hopper nous donne une image de son Amérique à des miles des clichés saturés d'optimisme. Son univers est peuplé de personnages désenchantés dans une attente de solitude et d'immobilisme. 

Les regards sont perdus, absents, ne se croisent jamais. Les visages fermés sur des émotions sans aveux. Les corps sont figés comme dans un film muet. On se frôle, on s'éloigne, les gestes sont suspendus dans l'air saturé d'un bureau, d'une chambre ou d'un bar. Les chairs sont vampirisées, nacrées dans la lumière insolente, artificielle ou naturelle.

La nature n'est jamais joyeuse malgré le grand soleil. On la sent prête à la rébellion, à engloutir maisons et bateaux dans une fin de monde qui sera on s'en doute cauchemardesque. Quelque part des ombres inquiétantes jettent un mystère. 

On suppose une suite, une fin, des dialogues, des cadrages, Wenders et Hitchcok ne sont pas loin.

Les toiles sont lisses, sans relief, comme imprimées, rien n'arrête le regard qui plongé dans cet univers vous laisse le goût amer d'une société en plein dépression en pleine désillusion.

N'en déplaise au "baron", (certains lecteurs comprendront) les tripes d'Hopper sont là, au fil des tableaux dans une sarabande qui va crescendo pour vous exploser en pleine gueule avec ce clown blanc comme la mort !!