ICI, LÀ ET AILLEURS

ICI, LÀ ET AILLEURS

VENISE — Le Harry's bar

Le Harry’s bar ; deux mots auréolés par la gloire du passé, l’adresse mythique de tant de célébrités à jamais disparues.

 

DSC00199.JPG 800px-Harrysbar.jpg

 

Les fantômes d’Ernest, de Maria et d’Orson viennent parfois se mêler aux hordes de touristes en mal de nostalgie dans ce décor digne d’un film de série B mais circulez y a plus rien à voir !
Le bar ne fut certainement pas fondé par Hemingway, (quel bar dans le monde n’a pas eu la visite d’Ernest) mais par Guiseppe Cipriani, barman des années 30 qui officiait à l’époque au célèbre hôtel Europa-Britania.

 

gcipriani-front.jpg DSC00198.JPG
Guiseppe Cipriani

 

Parmi sa clientèle, un drôle de trio, Harry Pickering sa tante et son toutou sans oublier le gigolo,  le plus souvent accoudé à son bar qu’à arpenter les merveilles de la Sérénissime. A l’époque, on séjournait des semaines, voir des mois à Venise et c’était le cas du trio infernal, survivants du crack de 1929 ! Mais la fortune parfois donne des surprises, un beau matin, les amants partirent à la cloche de bois en laissant le clebs au jeune Harry fort contrit et démuni.

 

 la salle.jpg

 

 le bar.jpg

 

Guiseppe qui s’était lié d’amitié avec le jeune homme lui prêta la somme afin de payer l’addition qui était plus que salée et de rentrer au bercail! Adieu économies se dit Guiseppe car avec cet argent durement gagné, il envisageait d’ouvrir sa petite boutique, en l’occurrence un bar dont il avait toujours rêvé !

Mais non, Harry en vrai gentleman, quelques temps après revint honorer ses dettes et investit personnellement dans le projet de Guiseppe. En remerciement, Cipriani baptisa Harry’s son bar.

 

bar.jpg DSC00194.JPG
Le fameux Bellini préparé par Guiseppe et celui qu'on m'a servit !

 

Guiseppe était un averti en matière de clients, il voulait son adresse loin des foules touristiques et c’est en bordure de la place San Marco, devant le Grand canal qu’il ouvrit le fameux Harry’s bar. Aussitôt ce fut le succès, la bonne société vénitienne squatta l’endroit se mélangeant sans tabou aux célébrités de passage. Mais surtout, Guiseppe donna ses lettres de noblesse au Harry’s bar en créant le Bellini, cocktail mousseux de Prosecco et de jus de pêche, et le fameux Carpaccio di Cipriani pour une aristocrate vénitienne Amamlia Nani Mocenigo, des tranches crues de viande de bœuf recouvertes d’un léger voile de mayonnaise allégée par un jus de citron, et voilà nos deux spécialités faisant le tour du monde !

 

DSC00196.JPG

 

L’atmosphère, actuellement est compassée, une horde de touristes pour un pélerinage pas toujours en odeur de sainteté s'observe, on se surprendrait presque à parler à voix basse et il ne fait pas bon traîner devant son Bellini à 10 euros si vous êtes seule et ne désirant pas y dîner !

Heureusement, le décor est inchangé dans du pur Art déco et le bar toujours aussi splendide, les tables sont toujours à 3 pieds et la vaisselle est intacte !

Je préfère et de loin celui de Paname au joyeux désordre et au décor hétéroclite.
La nostalgie n’est plus ce qu’elle était comme le disait si bien une de nos grande artiste qui n’avait jamais mis les pieds au Harry’s bar!

 

San Marco 1323, Calle Vallaresso, 30124 Venezia



01/10/2015
10 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 28 autres membres